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Prend sans quartier garçons et filles,
Et le grand diable de Vauvert (268)
Auroit moins honni de familles.

Voilà le fruit de vos leçons,
Que pratiquent vos bons apôtres,
Par qui l’on voit en cent façons
Danser harnois ou caleçons
Avec nos dames et les vôtres,
Et par qui filles et garçons
S’enfilent comme patenôtres !

Voilà les beaux charivaris
Dont votre faveur est suivie !
Faut-il que femmes et maris
Dans neuf mois entendent les cris
D’une race à peine assouvie,
Et qu’une moitié de Paris
En doive l’autre à Cracovie ?

Mais passons nos beaux tortillons (269)
Et ces grands casseurs de raquettes (270)
Qui volent comme papillons,
Qui courent comme postillons
Après l’argent de nos layettes (271),
Et laissons tous ces cotillons
À la merci de ces brayettes.

Par vous, pernicieux Agent,
Nos chevaux jeûnent à la crèche ;
Vous avez volé notre argent ;
Il n’est endroit où le sergent
N’ait fait quelque mortelle brèche.
Et par vous le peuple indigent
Ne sait de quel bois faire flèche.

Les impôts ont flux et reflux
Sur nos précieuses tavernes,
Et par vos injustes refus,
Vous avez rendu si confus