Page:Cyrano de Bergerac - L autre monde ou Les états et empires de la lune et du soleil, nouv éd, 1932.djvu/345

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Pour faire des sots et des sottes,
Et pour vous asservir d’abord
Et les caleçons et les cottes.

Au Sabbat, chaque vendredi,
Vous présentez une bougie ;
Vous vous crevez, le samedi,
De chair aussi bien qu’au jeudi ;
Votre prière est une orgie,
Et Grandier, Fauste et Gaufredi (260)
Vous ont enseigné la magie.

Vous n’avez jamais eu chez vous
Que gens indignes de louange :
Vos Pages sont de jeunes fous ;
Vos Estafiers, de vrais filous ;
Votre Suisse, une bête étrange ;
Vos confesseurs, des loups-garous,
Et le Diable est votre bon ange.

La Seine et le Rhin par vos lois
Vont aussi mal que la Tamise ;
Vous avez donné sur les doigts
Du Parlement deux ou trois fois,
Et par la dernière entreprise,
Vous pensiez le mettre aux abois,
Ou du moins le mettre en chemise.

Hélas ! quel complot inhumain !
Quelle étrange rodomontade !
Quel vœu passé de main en main,
De prier monsieur Saint-Germain (261),
De conduire cette boutade,
Et de mettre le lendemain
Tout Paris en capilotade !

Oui, vous tranchiez du Fierabras,
Et pensiez dans ce mal extrême,
Nous couper et jambes et bras,
Nous égorger entre deux draps,