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rèrent, et au lieu de la mort triste dont ils me firent grâce, ils trouvèrent à propos pour faire sympathiser mon châtiment à quelqu’un de mes crimes, et m’anéantir par un supplice qui servît à me détromper, en bravant ce prétendu empire de l’Homme sur les Oiseaux, que je fusse abandonné à la colère des plus foibles d’entre eux ; cela veut dire qu’ils me condamnèrent à être mangé des mouches.

En même temps, l’assemblée se leva, et j’entendis murmurer qu’on ne s’étoit pas davantage étendu à particulariser les circonstances de ma tragédie, à cause de l’accident arrivé à un Oiseau de la troupe, qui venoit de tomber en pâmoison comme il vouloit parler au Roi. On crut qu’elle étoit causée par l’horreur qu’il avoit eue de regarder trop fixement un Homme. C’est pourquoi on donna ordre de m’emporter.

Mon arrêt me fut prononcé auparavant, et sitôt que l’Orfraie qui servoit de Greffier criminel, eut achevé de me le lire, j’aperçus à l’entour de moi le Ciel tout noir de mouches, de bourdons, d’abeilles, de guiblets, de cousins et de puces qui bruissaient d’impatience.

J’attendois encore que mes Aigles m’enlevassent comme à l’ordinaire, mais je vis à leur place une grande Autruche noire qui me mit honteusement à califourchon sur son dos (car cette posture est entre eux la plus ignominieuse où l’on puisse appliquer un criminel, et jamais Oiseau, pour quelque offense qu’il ait commise, n’y peut être condamné).

Les archers qui me conduisirent au supplice étoient une cinquantaine de Condurs, et autant de Griffons devant, et derrière ceux-ci voloit fort lentement une procession de Corbeaux qui croassaient je ne sais quoi de lugubre, et il me sembloit ouïr comme de plus loin des Chouettes qui leur répondoient.