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peu trinqué, que ſi vous luy parliez par tu, il vous répondroit par toy ; & n’en doutez point, puis qu’il eut la hardieſſe de me ſoûtenir que j’eſtois un ſot, de ce que moy qui ne ſuis point à vos gages, je me diſois,

MONSIEUR,
Voſtre obeïſſant Serviteur.


AUTRE

POUR LES SORCIERS.

LETTRE XII.


MONSIEUR,

Il m’eſt arrivé une ſi étrange avanture depuis que je n’ay eu l’honneur de vous voir, que pour y adjoûter foy, il en faut avoir beaucoup plus, que ce perſonnage, qui par la force de la ſienne, tranſporta des Montagnes. Afin donc de commencer mon Hiſtoire, vous ſçaurez qu’hier laſſé ſur mon lit de l’attention que j’avais prêtée à ce ſot Livre que vous m’aviez autrefois tant vanté, je ſortis à la promenade pour diſſiper les ſombres & ridicules imaginations dont le noir galimathias de ſa ſcience m’avoit remply ; &