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rapidement accru. À l'exception d'Aristote, dont le génie philosophique n'avait négligé aucune partie du règne animal, on n'avait guère étudié, à aucune époque, que les seuls animaux vertébrés, du moins d'une manière générale et approfondie.

Les animaux à sang blanc, ou, comme M. de Lamarck les a appelés depuis, les animaux sans vertèbres, formaient, en quelque sorte, un règne animal nouveau, à peu près inconnu aux naturalistes, et dont M. Cuvier venait tout à coup de leur révéler et les divers plans de structure, et les lois particulières auxquelles chacun de ces plans est assujetti.

Tous ces animaux si nombreux, si variés dans leurs formes, et dont la connaissance a si fort étendu depuis les bases de la physiologie générale et de la philosophie naturelle, comptaient à peine alors pour le physiologiste et le philosophe ; et longtemps encore, après tous ces grands travaux de M. Cuvier dont je parle ici, combien n'a-t-on pas vu de systèmes qui, prétendant embrasser sous un point de vue unique le règne animal entier, n'embrassaient réellement que les vertèbres ? Tant la nouvelle voie qu'il venait d'ouvrir aux naturalistes était immense, et tant il avait été difficile de l'y suivre à cause de cette immensité même !

Dans ce premier Mémoire, M. Cuvier venait donc d‘établir enfin la vraie division des animaux à sang blanc. Dans un second, reprenant une de leurs classes en particulier, celle des mollusques, il jette les premiers fondements de son grand travail sur ces animaux ; travail qui l'a occupé pendant tant d‘années, et qui a produit l'ensemble de résultats le plus étonnant peut être, et du moins le plus essentiellement neuf de toute la zoologie, comme de toute l'anatomie comparée modernes.

On n'avait point eu jusque-là d‘exemple d'une anatomie aussi exacte, et portant sur un aussi grand nombre de parties fines et délicates.

Daubenton, ce modèle de précision et d'exactitude, n'avait guère décrit, avec ce détail, que le squelette et les viscères des quadrupèdes : ici c'était la même attention, et une sagacité d'observation bien plus grande encore, portées sur toutes les