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Au reste, Daubenton oublia tellement les petites injustices de son ancien ami, qu'il contribua depuis à plusieurs parties de l’Histoire naturelle, quoique son nom n'y fût plus attaché, et nous avons la preuve que Buffon a pris connaissance de tout le manuscrit de ses leçons au Collège de France, lorsqu'il a écrit son Histoire des minéraux[1]. Leur intimité se rétablit même entièrement et se conserva jusqu'à la mort de Buffon.

Pendant les dix-huit ans que les quinze volumes in-4o de l’Histoire des quadrupèdes mirent à paraître, Daubenton ne put donner à l'Académie des sciences qu'un petit nombre de mémoires ; mais il la dédommagea par la suite, et il en existe de lui, tant dans la collection de l'Académie que dans celles des Sociétés de médecine et d'agriculture et de l'Institut national, un assez grand nombre qui contiennent tous, ainsi que les ouvrages qu'il a publiés à part, quelques faits intéressants ou quelques vues nouvelles.

Leur seule nomenclature serait trop longue pour les bornes d'un éloge, et nous nous contenterons d'indiquer sommairement les principales découvertes dont ils ont enrichi certaines branches des connaissances humaines.

En zoologie, Daubenton a découvert cinq espèces de chauves-souris[2] et une de musaraigne[3], qui avaient échappé avant lui aux naturalistes, quoique toutes assez communes en France. `

Il a donné une description complète de l'espèce de

  1. De 1783 à 1788.
  2. Mémoires de l'Académie des sciences pour 1759, p. 61.
  3. Ibid. pour 1750, p. 203.