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tante observation, et porté la dernière atteinte au système de Buffon sur le refroidissement graduel des régions polaires.

M. Pallas n’a pas été si heureux dans son hypothèse d’une irruption des eaux venues du sud-est, qui aurait transporté et enfoui dans le nord les animaux de l’Inde. Il est bien démontré aujourd'hui que les animaux fossiles sont très-différents de ceux de l'Inde.

La grande masse de fer qu’il observa près du Jénisséa, fut aussi un phénomène entièrement nouveau pour la minéralogie[1]. Elle était isolée, à la surface du terrain, sur le sommet d’une montagne, loin de tout vestige de volcan ou d’exploitation humaine ; elle pesait plus de seize cents livres : le métal, parfaitement malléable et froid, était caverneux et rempli de matières vitreuses. Les Tartares la disaient tombée du ciel et la regardaient comme sacrée : a-t-elle contribué à faire naître les conjectures de M. Chladny sur la vérité des chutes de pierres de l'atmosphère ; conjecture aujourd’hui aussi pleinement confirmée par les observations de quelques années, que peuvent l’être les vérités le plus anciennement annoncées.

Le mémoire de M. Pallas sur la dégénération des animaux[2] présente également beaucoup d’idées, sinon démontrées, du moins originales. La fixité de caractère des chevaux, des bœufs, des chameaux et des autres animaux domestiques qui ont peu d’espèces voisines, ou dont les mulets sont stériles, comparée à

  1. Act Petrop. ; pars I.
  2. Acta. Petrop., 1780, pars II, p. 62.