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les anciens rivages se reconnaissent encore à une grande distance vers le nord et vers l’ouest.

L’année 1770 fut employée à visiter les deux côtés des montagnes ouraliennes et les nombreuses mines de fer que l’on y a établies. C'est là que de simples particuliers russes ont acquis en peu de générations, des fortunes qui les égalent aux plus grands seigneurs de l’Europe.

Après avoir vu Tobolsk, capitale de la Sibérie, M. Pallas vint hiverner à Tcheliabinsk, au centre des plus importantes de ces mines.

Il en repartit, au printemps de 1772, pour un autre district, où des mines plus précieuses enrichissent la couronne ; c’est le gouvernement de Koliwan, sur la pente septentrionale des monts Altaï, grande chaîne qui s'étend de l’est à l’ouest, et qui, en repoussant les vents du sud, donne à la Sibérie ce climat beaucoup plus âpre que sa latitude ne l'annoncerait. On trouve dans ces mines beaucoup de traces d’anciennes exploitations, que Bailly a voulu attribuer à ces antiques peuples du Nord, premiers inventeurs, selon lui, des arts et des sciences : M. Pallas prouve, au contraire, qu’elles sont dues tout simplement aux ancêtres des Hongrois d’aujourd’hui, lesquels tirent, comme on sait, leur origine d’une peuplade arrivée de ces contrées dans le septième ou le huitième siècle. Cette course se termina à Krasnojarsk sur le Jénisséa.

L’année d’après, notre voyageur, marchant toujours vers l'est, traversa le grand lac Baïcal, et parcourut cette contrée montagneuse connue sous le nom de