plusieurs nouveaux écrits, pleins de vues intéressantes[1], et donna surtout à l’Académie ce fameux Mémoire sur les os de grands quadrupèdes si abondants en Sibérie, où il fit voir qu’il s’y en trouve d’éléphants, de rhinocéros, de buffles et beaucoup d’autres genres du midi, et que la quantité en est presque innombrable[2] : faits qui réveillèrent l’attention des naturalistes sur ces objets étonnants, et ont jeté les premières semences d’un grand corps de doctrine.
Cependant l’expédition, ayant reçu ses instructions du comte Wladimir Orlof, président de l’Académie, se mit en marche au mois de juin 1768. Elle était composée de sept astronomes et géomètres, de cinq naturalistes et de plusieurs élèves, qui devaient se diriger en différents sens dans l’immense territoire qu’ils avaient à parcourir.
M. Pallas en particulier, après avoir traversé les plaines de la Russie d’Europe, et passé l’hiver de 1769 à Simbirsk, sur le Volga, au milieu de ces tribus tartares, anciennes dominatrices des Russes et aujourd’hui en grande partie agricoles, s’arrêta à Orembourg sur le Jaïk, rendez-vous de ces hordes encore nomades qui errent dans les déserts salés du nord de la mer Caspienne, et des caravanes qui font au travers de ces déserts le commerce de l’Inde.
Descendant le Jaïk, il séjourna à Gouriel sur la mer Caspienne, et observa avec soin la nature de ce grand lac, autrefois, selon lui, beaucoup plus étendu, et dont