Page:Cuvier - Recueil des éloges historiques vol 1.djvu/441

Cette page n’a pas encore été corrigée

et en allemand. Cette faculté, aisée à acquérir dans la jeunesse, deviendra sans doute chaque jour plus générale, maintenant que les sciences ont cessé d'avoir une langue commune, et qu’il n’est plus de grand empire où l’on n’en parle plusieurs. Elle coûta si peu au jeune Pallas, qu'il se montra encore le premier parmi ses camarades dans tout le reste de leurs études, et que, non content de ce que leur enseignaient leurs maîtres, il employa ses heures de loisir à l’histoire naturelle, et avec tant de succès que, dès l’âge de quinze ans, il esquissait des divisions ingénieuses de quelques classes d’animaux.

Après avoir entendu à Berlin Gleditsch, Meckel et Roloff, et à Gœttingue Roederer et Vogel, il alla terminer ses études en médecine à Leyde, sous Albinus, Gaubius et Musschenbrœck.

À cette époque, la possession de nombreuses colonies dans les deux Indes, et celle du commerce du monde pendant deux siècles, avaient accumulé dans les cabinets de la Hollande les plus rares productions de la nature, et l'histoire naturelle venait d’y recevoir une nouvelle impulsion du goût qu’avait pour elle la mère du dernier stadthouder.

Avec les dispositions que Pallas apportait dans un tel pays, il était impossible que son ardeur pour cette science ne s’y accrût point : un voyage en Angleterre l'augmenta, encore, et, décidé à en faire désormais l'occupation de sa vie, il sollicitude son père la permission de s’établir à la Haye.

C'est là qu'il publia, en 1766, son Elenchus zoophy -