Page:Cuvier - Recueil des éloges historiques vol 1.djvu/440

Cette page n’a pas encore été corrigée

mille et à sa patrie, un tiers de sa vie s'est passé dans les déserts, et le reste dans son cabinet ; et, dans l'une et dans l'autre situation, il a fait un nombre prodigieux d'observations, de mémoires et de volumes. Tous ses écrits, sous leurs formes un peu sèches, sont pleins de choses neuves et vraies : ils ont placé le nom de leur auteur au premier rang parmi les naturalistes, qui les feuillettent sans cesse et les citent à chaque page ; ils sont considérés et consultés avec un intérêt égal, par les historiens, par les géographes, par ceux qui étudient la philosophie des langues et le moral des peuples. Mais c'est précisément cette multitude et cette diversité de ses travaux qui m'oblige à réduire aujourd'hui son éloge a une sorte de table de matières, que je ne pourrai même lire dans son entier, et pour laquelle j'implore d'avance l'indulgence de mon auditoire.

Pierre-Simon Pallas, conseiller d'État de l'empereur de Russie, chevalier de l'ordre de Saint-Vladimir, membre des Académies des sciences de Pétersbourg, de Londres, de Berlin, de Stockholm, et associé étranger de l'Institut, naquit à Berlin, le 22 septembre 1741, de Simon Pallas, professeur en chirurgie au collège de cette ville, et de Suzanne Léonard, originaire de France, mais née dans la colonie de réfugiés français établie à Berlin.

Son père, qui le destinait à la médecine eut l'idée heureuse de lui faire apprendre de bonne heure plusieurs langues, et il fut bientôt en état d'écrire presque également bien en latin, en français, en anglais