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M. de Humboldt, a confirmé ce fait, dans les régions les plus éloignées, au moyen de l'eudiomètre d'air inflammable ; MM. Biot et Gay-Lussac, en s'élevant dans des aérostats, ne l'ont pas trouvé moins vrai aux plus grandes hauteurs où l'homme soit parvenu, que dans les couches inférieures de l'atmosphère : ainsi, c'est encore de l'agent découvert par M. Cavendish que ces courageux physiciens se sont servis pour vérifier une autre de ses découvertes.

Tels sont les ouvrages qui ont fixé la place de M. Cavendish parmi les chimistes : ils n'occupent que quelques feuilles d'impressions, et survivront à bien des gros livres ; mais il ne faut pas juger de la peine qu'elles ont coûté par l'espace qu'elles remplissent.

Démêler le nœud caché qui unissait tant de phénomènes compliqués, poursuivre le même principe au travers de tant de détours et de métamorphoses, et surtout l'exposer si nettement que ce qui avait échappé pendant des siècles aux plus habiles gens devint en quelques minutes évident pour tout le monde, n'a pu être que l'effet des méditations non-seulement les mieux dirigées, mais les plus opiniâtres. M. Cavendish a été la preuve vivante de cet adage d'un de ses plus illustres contemporains, que le génie n'est qu'une plus grande aptitude à la patience : adage rigoureusement vrai, si l'on y ajoute qu'il faut que ce soit la patience d'un homme d'esprit.

Un autre qualité non moins précieuse était sa sévérité en matière de démonstrations. Aucun sophisme, rien de douteux ne se déguisait à lui. On le savait si bien, que ses confrères s'empressaient de lui sou -