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M. de la Place, c'est qu'ils résultent de sa décomposition. On s'occupa donc de décomposer l'eau, comme on l'avait composée : on y réussit ; et ces expériences, devenues la clef de la voûte de sa nouvelle théorie, éclaircirent à peu près tout ce qui lui avait échappé jusqu'alors.

En effet, l'eau n'étant qu'une combinaison des deux airs, partout où elle existe, elle peut les fournir en se décomposant ; et partout où ils se trouvent, elle peut naître de leur réunion.

On déduisit d'abord de là l'air inflammable des dissolutions métalliques, et, par une suite multipliée d'autres conséquences, la composition des êtres organisés et les transformations les plus compliquées de leurs principes.

En un mot, la théorie chimique fut désormais assise sur ses bases.

Ainsi l'on peut dire que cette théorie nouvelle, qui a produit dans les sciences une si grande révolution, a dû sa première origine à une découverte de M. Cavendish, et que c'est une seconde découverte du même savant qui lui a donné son dernier complément.

Il en a fait une troisième, qui suffirait pour l'immortaliser, quand les deux autres n'existeraient pas : c'est celle de la composition de l'acide nitreux, substance si utile dans les arts et si répandue dans la nature, sur laquelle les chimistes n'avaient, avant M. Cavendish, que des idées vagues et hypothétiques[1].

  1. Trans. phil. 1785. Journ. de phys., 1785, tome XXVII, p. 107.