Page:Cuvier - Recueil des éloges historiques vol 1.djvu/422

Cette page n’a pas encore été corrigée

il fallut six autres années pour y parvenir, et ce fut M. Cavendish qui obtint cet honneur.

Scheele avait observé qu'en brûlant de l'air inflammable on n'obtenait ni air fixe, ni air phlogistiqué ; tout semblait disparaître : Macquer, cherchant à arrêter la vapeur de cette combustion, avait remarqué avec étonnement quelque humidité sur les vases dont il se servait ; mais il s'en était tenu à ce premier aperçu. M. Cavendish, qui avait en quelque sorte introduit l'air inflammable dans les expériences de la chimie, annonça aussi le premier le grand rôle qu'il allait y jouer[1].

Portant, comme dans son premier travail, la précision de son esprit sur un sujet vaguement entrevu avant lui, il brûla par l'étincelle électrique de l'air inflammable dans des vaisseaux clos, en lui fournissant par degrés l'air respirable nécessaire à sa combustion : il vit que le premier de ces airs absorbait une proportion déterminée du second, et que le tout se résolvait en une quantité d'eau égale au poids des airs évanouis.

Ce grand phénomène, que M. Cavendish avait mis trois années à constater, fut annoncé à la Société royale, le 14 de janvier 1784. Notre confrère, M. le comte Monge, qui avait eu la même idée, et fait de son côté les mêmes expériences que M. Cavendish, en communiqua, à peu près vers le même temps, le résultat à Lavoisier et à M. de la Place.

Si la combinaison de ces airs donne de l'eau, dit

  1. Trans. phil. de 1784, 1re part., p. 119. Journal de phys., même année, tome XXV, p. 417.