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l'attention des médecins en les employant contre la putréfaction. Mais on avait négligé d'en distinguer suffisamment les diverses sortes ; on ne croyait pas généralement que ce fussent des substances particulières dans leurs espèces, et plus d'un physicien renommé soutenait toujours qu'ils n'étaient que de l'air ordinaire altéré par les émanations des corps qui l'avaient fourni, quoique personne ne pût indiquer avec précision en quoi ces prétendues émanations consistaient.

M. Cavendish donna son Mémoire, et en quelques pages il éclaircit et fixa toutes les idées.

Il compara entre eux le fluide élastique extrait de la chaux et des alcalis, celui que produisent la fermentation et la putréfaction, celui qui occupe les fonds des puits, des caves et des mines, et montra qu'ils ont tous les mêmes propriétés et ne forment qu'un seul et même fluide, auquel on a depuis lors réservé le nom d'air fixe. Il détermina la pesanteur spécifique de cet air, et la reconnut toujours la même et supérieure d'un tiers à celle de l'air commun : ce qui expliqua pourquoi l'air fixe remplit les lieux bas, et les effets délétères qu'il y occasionne. Il découvrit que cette sorte d'air a la propriété de se combiner avec l'eau, et de dissoudre alors la pierre calcaire et le fer : ce qui rendit compte des effets des eaux incrustantes, des stalactites, et de la présence du fer dans les eaux minérales. Enfin il s'assura que c'est précisément ce même air qui se développe dans la combustion du charbon, et qui rend si dangereux ce genre de combustible.

Ses expériences sur l'air inflammable furent encore