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dut y être confirmé de bonne heure par des exemples domestiques. Lord Charles, son père, aimait aussi les sciences, et il a laissé de bonnes observations de physique. Il est probable qu'il dirigea les premières études de son fils ; mais nous n'avons aucun renseignement sur la méthode qu'il suivit dans cette éducation, ni même sur les premières tentatives du jeune Henri dans la carrière des sciences : il y paraît subitement, mais de manière à faire voir qu'il y entre bien exercé. Le premier pas qu'il y fait y ouvre une route, auparavant inconnue, et donne le signal d'une époque toute nouvelle.

Nous voulons parler du mémoire sur les airs, qu'il présenta à la Société royale en 1766[1], mémoire où il ne s'agit de rien moins que d'établir ces propositions presque inouïes jusque-là : L'air n'est pas un élément ; il existe plusieurs sortes d'airs essentiellement différentes.

Depuis Van Helmont les physiciens savaient que divers corps exhalent des fluides qui ressemblent à l'air par leur élasticité permanente : Boyle avait reconnu de bonne heure qu'ils ne peuvent servir à la respiration ; Hales avait imaginé les moyens de les mesurer ; Brownrigg et Venel avaient montré qu'on leur doit la saveur piquante de certaines eaux minérales ; Blake avait découvert que c'est par leur présence que la pierre calcaire se distingue de la chaux vive, et les alcalis ordinaires des alcalis caustiques ; Macbride, enfin, avait dirigé sur eux

  1. Trans. phil. de 1766, page 141.