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éclairer ses contemporains et en être aimé ; avoir du génie, et se faire respecter par la critique ; être riche et honoré sans exciter l'envie ; conserver ses forces après les travaux les plus soutenus, ce sont des réunions d'avantages assez rares pour que l'on soit curieux d'en connaître les détails et d'en étudier les causes.

M. Cavendish était né à Londres, le 10 octobre 1731, de lord Charles Cavendish, également membre de la Société royale et administrateur du Muséum britannique.

Sa maison, descendue de l'un des compagnons de Guillaume le Conquérant, est au nombre des plus illustres de la Grande-Bretagne ; il y a plus de deux siècles qu'elle est inscrite parmi les pairs, et Guillaume III a décoré son chef, en 1694, du titre de duc de Devonshire.

On a observé qu'il y a en Angleterre plus de gens de qualité occupés sérieusement des sciences ou des lettres que dans d'autres pays ; c'est que, d'après la forme du gouvernement, la naissance et même la richesse ne peuvent y donner du crédit qu'autant qu'elles sont soutenues par le talent : on est donc obligé d'y préparer la jeune noblesse aux affaires par de bonnes études ; et, parmi tant de jeunes gens nourris de connaissances solides, il s'en trouve toujours quelques-uns qui aiment mieux employer les forces de leur esprit à rechercher des vérités éternelles qu'à soutenir des intérêts du moment.

La vie entière de M. Cavendish a prouvé que cette préférence était naturellement dans ses goûts ; mais il