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eût voulu ne demeurer étranger à aucun. Il est permis de croire, d'ailleurs, que la louange qui n'a d'autre but que de porter un souverain à faire de grandes choses, n'est point indigne d'un philosophe.

À toutes ces occupations d'historien des sciences, de secrétaire perpétuel, de professeur au Muséum et au Collège de France, M. Cuvier en joignait plusieurs autres ; il y avait été nommé membre du conseil de l'Université en 1808, et maître des requêtes en 1813.

La restauration sut respecter une grande renommée. M. Cuvier conserva sa position ; et même il ne tarda pas à se voir revêtu de fonctions nouvelles. Nommé successivement conseiller d'État, président du comité de l'Intérieur, chancelier de l'instruction publique, enfin, en 1831, pair de France, l'étendue de son esprit embrassait tous les ordres d'idées, et se prêtait à tous les genres de travaux.

Il était membre, comme on pense bien, de toutes les académies savantes du monde ; car quelle académie eût pu omettre d'inscrire un pareil nom sur sa liste ? et, ce qui est un honneur dont il y a eu peu d'exemples avant lui, il appartenait à trois académies de l'Institut, l'Académie française, celle des sciences, et celle des inscriptions et belles-lettres.

Sa grande renommée lui amenait, de toutes parts : tout ce qui se faisait d'observations et de découvertes. C'était d'ailleurs son esprit, c'étaient ses leçons, ses ouvrages, qui animaient tous les observateurs, et qui en suscitaient partout ; et jamais on n'a pu dire d'aucun homme avec plus de vérité que de lui, que la nature se voyait partout interroger en son nom.

Aussi, rien n'est-il comparable à la richesse des collections qu'il a créées au Muséum, et qui toutes ont été mises en ordre par lui. Et quand on songe à cette étude directe des objets qui fut l'occupation principale de sa vie, et de laquelle il a fait sortir tant de résultats, on n'est point étonné de ce mot qu'il a répété souvent : « Qu'il ne croyait pas avoir été moins utile à la science par ces collections seules que par tous ses autres ouvrages. »

Dans le cours d'une carrière si pleine de succès et de gloire,