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Ceux qui se montrent si inexorables pour le dix-huitième siècle, et pour cette épreuve générale où il a mis les doctrines, les coutumes, les opinions reçues auparavant, ne l'attaquent pas du moins sur l’article que nous venons d’indiquer. Cet empressement qu’avaient les mères d’éloigner d’elles leurs enfants et de les livrer a des mercenaires ; les maillots dont on se battait de serrer les corps débiles de ces pauvres créatures ; les cuirasses de baleines où on les emprisonnait bientôt après ; l'espèce de serre chaude où l’on tenait leur corps et leur esprit, sont presque les seuls usages d'autrefois dont personne ne se soit avisé de prendre la défense dans ces derniers temps. On ne les regarde apparemment que comme des modes ; mais ces modes avaient une influence effrayante sur les forces physiques et intellectuelles de l'espèce, et, pour y mettre un terme, il n’a fallu rien moins que les efforts réunis d’un grand nombre de médecins et de philosophes.

L’immortel Locke, qui était à la fois l’un et l’autre, donna le premier signal dans des observations pleines de raison et de sagacité placées en tète de ses remarques sur l'éducation. Andry, dans son Orthopédie, en traitant des moyens de guérir les difformités, en indiqua aussi quelques-uns de les prévenir. Buffon peignit les maux inutiles que l’on faisait souffrir à la première enfance, et appela l'attention sur la beauté des peuples qui n’ont point recours à ces entraves contre nature. Mais le livre de M. Desessarts fut le premier où toute la matière fut traitée méthodiquement et d'une façon populaire. Il y prend l'enfant, pour