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devait se prolonger en une suite si respectable de travaux utiles et de vertus !

Fontenelle a dit que c‘était un bonheur pour les savants, que leur réputation devait appeler à la capitale, d'avoir eu le loisir de se faire un bon fonds dans le repos d'une province.

Le fonds de M. Cuvier était si bon que, quelques mois après son arrivée à Paris, en 1795, sa réputation égalait déjà celle des plus célèbres naturalistes ; et qu'en effet, dès cette année même, qui est celle de la création de l'Institut National, il fut immédiatement nommé pour être adjoint à Daubeuton et Lacépède, qui formaient déjà le noyau de la section de zoologie.

Dès l'année suivante, il commença ses cours, devenus si rapidement célèbres, a l'école centrale du Panthéon.

En 1799, la mort de Daubenton lui laissa une chaire beaucoup plus importante, celle d'histoire naturelle, au Collège de France. Enfin, en 1802, Mertrud étant mort, M. Cuvier devint professeur titulaire au Jardin des Plantes.

On se souvient que les fonctions de secrétaire de l'Institut étaient d’abord temporaires. M. Cuvier fut appelé l'un des premiers à les remplir ; et bientôt après, en 1803, une nouvelle organisation de ce corps savant ayant rétabli la perpétuité de ces places, il y fut nommé à la presque unanimité des voix.

Ce fut en cette nouvelle qualité de secrétaire perpétuel qu'il composa son mémorable Rapport sur les progrès des sciences naturelles depuis 1789. Delambre avait été chargé du rapport sur les sciences mathématiques ; et chaque classe de l'Institut dut ainsi en présenter un sur les sciences ou sur les arts dont elle s'occupait.

On sait avec quel appareil l'empereur reçut ces rapports. Il exprima par un mot heureux la satisfaction particulière que lui fit éprouver celui de M. Cuvier. « Il m'a loué comme j'aime à l'être, » dit-il. « Cependant, ajoute M. Cuvier, je m'étais borné à l'inviter à imiter Alexandre, et à faire tourner sa puissance aux progrès de l'histoire naturelle. »

Mais cette sorte de louange est précisément celle qui devait le plus flatter un homme qui avait compris tous les genres de gloire que peut ambitionner le fondateur d'un empire, et qui