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Ici les opérations de M. de Fourcroy prennent un autre caractère, et avec plus d’ensemble et de vigueur elles lui deviennent moins personnelles. Quand le chef de l’État gouverne par lui-même ; lorsque l’homme qui d’un signe peut ébranler la terre sait tout aussi aisément descendre jusqu’aux moindres détails de l’administration, il n'est pas aisé de faire la part des agents secondaires de l'autorité : nous pouvons dire cependant que, si les vues que M. de Fourcroy avait à exécuter n‘étaient plus entièrement les siennes, c’était toujours son activité qu’il mettait à les faire réussir ; et ce n’est pas une gloire médiocre, lorsqu’on songe que sous sa direction, et dans le court espace de cinq années, douze écoles de droit ont été créées, plus de trente lycées érigés, et plus de trois cents collèges relevés ou établis.

Appelés pendant quelque temps à partager son travail, c’est pour nous un double devoir de lui rendre témoignage ; car on ne peut, sans l’avoir vu, se faire une idée de ce que lui ont coûté de peines tant d’établissements, dans un pays où il fallait relever jusqu’aux édifices, recréer tous les genres de ressources, surmonter dans chaque lieu des résistances intéressées, chercher de tous côtés des maîtres et jusqu’à des élèves, tant l'exemple du passé inspirait de défiance. Aujourd’hui toutes ces institutions, réunies en un seul corps, soumises aux lois d’une discipline commune et gouvernées par un chef que la voix publique appelait, promettent des fruits plus abondants et plus vigoureux ; mais l’université, dans ce moment de splendeur, ne doit pas ou -