Page:Cuvier - Recueil des éloges historiques vol 1.djvu/388

Cette page n’a pas encore été corrigée

cours et des lois qu’il a proposées, qu’il portait dans la politique la même flexibilité d’esprit que nous venons de lui voir dans les sciences, et la série de ses rapports et de ses actes aura pour l'histoire de l'opinion publique dans la seconde moitié de la révolution, un genre d’intérêt tout à fait comparable à celui de ses autres ouvrages pour l’histoire de la chimie.

Je suis encore obligé de faire ici une longue énumération de travaux particuliers ; mais j’ai au moins autant de raisons d’espérer de l'indulgence. Il ne s'agit plus seulement de découvertes isolées, mais d’institutions qui, en assurant la conservation des sciences, en multiplieront à l'infini les progrès. Ce n’est plus un simple expérimentateur, maître de ses matières et de ses instruments ; c’est un homme obligé de lutter contre tous les genres d’obstacles, et de faire du bien à ses concitoyens, en grande partie malgré eux.

La Convention avait détruit les académies, les collèges, les universités ; personne n’eût osé en demander d'emblée le rétablissement : mais bientôt les effets de leur suppression se marquèrent par l'endroit le plus sensible ; les armées vinrent à manquer de médecins et de chirurgiens, et l'on ne pouvait en refaire sans écoles. Qui croirait cependant qu’il fallut du temps pour qu’on eût la hardiesse de les appeler écoles de médicine ? Médecin, chirurgien, étaient des titres trop contraires à légalité, apparemment parce qu’il n’y a point de su priorité plus nécessaire que celle du médecin sur le malade : on employa donc le mot bizarre d’écoles de santé, et il ne fut question pour les élèves ni d’examen ni de