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d’obtenir la grâce de quelques victimes. Darcet, l’un de nos confrères, lui a dû la vie, et l‘a appris d’un autre longtemps après. Il fit appeler près de la Convention des savants respectables que la faux révolutionnaire aurait atteints partout ailleurs. Enfin, menacé lui-même, il lui devint impossible de servir personne, et des hommes affreux n’ont pas eu honte de travestir son impuissance en crime.

Peut-être me blâme-t-on de rappeler ces tristes souvenirs : mais, quand un homme célèbre a eu le malheur d’être accusé comme M. de Fourcroy ; lorsque cette accusation a fait le tourment de sa vie, ce serait en vain que son historien essayerait de la faire oublier en gardant le silence.

Nous devons même le dire : si dans les sévères recherches que nous avons faites nous avions trouvé la moindre preuve d’une si horrible atrocité, aucune puissance humaine ne nous aurait contraints de souiller notre bouche de son éloge, d’en faire retentir les voûtes de ce temple, qui ne doit pas être moins celui de l'honneur que celui du génie.

M. de Fourcroy ne commença et prendre de l'influence que plusieurs mois après le 9 Thermidor, lorsque les esprits furent lassés de destruction ; et dans cette longue suite de travaux qui ont relevé l’ordre social, on le voit, dès les premiers moments, occupé l'instruction publique, et s’empressant toujours de faire suivre à sa restauration des progrès parallèles à ceux qu’il observait dans les idées dominantes.

On croirait, en effet, d’après la gradation de ses dis -