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terrer, mais ordonna de transférer ailleurs les corps qui y étaient déposés : opération dangereuse, qui fut exécutée avec autant d’habileté que de courage par MM. Thouret et de Fourcroy. Une grande partie de ses corps se trouva transformée en une substance blanche, grasse et combustible, semblable, pour l'essentiel, à celle que l’on nomme blanc de baleine, et qui se tire de la tête du cachalot. L'examen approfondi des circonstances, le rapprochement de quelques faits analogues, montrèrent que cette métamorphose a lieu pour toutes les matières animales préservées du contact de l’air dans des lieux humides ; et l’on assure que l’on a tiré parti de cette découverte en Angleterre pour convertir en matière bonne à brûler les chairs des animaux que l’on ne mange pas ; tant il est vrai qu’il n’est pas une de nos observations en apparence les plus indifférentes qui ne puisse devenir utile à la société.

Cependant M. de Fourcroy estimait ses découvertes sur les calculs urinaires et sur les divers bézoards plus que toutes les autres, parce qu’il en prévoyait une application plus immédiate au bien public.

On ne connaissait avant lui dans la vessie qu’une sorte de calcul, dont la nature acide avait été déterminée par l'illustre Schéele. M. de Fourcroy entrevit vers 1798, d’après certaines expériences de M. Pearson, chimiste anglais, qu’il pouvait y en avoir de plusieurs espèces ; que quelques-uns même ne seraient peut-être pas indissolubles. Il annonça aussitôt ses idées, et invita les médecins à lui envoyer les calculs dont