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antagonistes de la chimie moderne une objection qu’ils croyaient décisive. MM. de Fourcroy, Vauquelin et Séguin, parvinrent, en 1792, à obtenir de l’eau pure en opérant avec plus de lenteur, et montrèrent que l’acide venait de quelques parcelles d’azote toujours mêlées à l'oxygène, et qui brûlaient avec l'hydrogène quand la combustion était trop vive.

Un chimiste allemand, M. Gœttling, avait tiré une autre objection de ce que le phosphore luisait dans du gaz azote que l’on croyait pur ; preuve, disait-il, que certains corps peuvent brûler sans oxygène. MM. de Fourcroy et Vauquelin montrèrent que le phosphore se dissout dans l'azote, et n’y brûle que par un peu d’oxygène qui y reste.

On pourrait aussi rapporter à la chimie générale les explications données par M. de Fourcroy de la détonation du nitre et des diverses poudres fulminantes ; mais elles lui sont communes avec d’autres chimistes.

Ce qui lui est plus particulier, c’est la découverte de plusieurs composés qui détonent par la simple percussion, et qui ont tous pour base l’acide muriatique oxygéné mêlé à diverses combustibles : un coup de marteau enflamme ces mélanges avec un bruit violent.

M. de Fourcroy a fait un grand nombre d'analyses, soit de minéraux à l'état concret, soit d’eaux plus ou moins minéralisées.

Parmi ces dernières, on doit compter surtout celle de l'eau sulfureuse de Montmorency, faite en commun avec M. de la Porte, en 1787, et qui a servi longtemps de modèle à ces sortes d’analyses si importan -