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beaucoup d’ordre dans la marche des expériences, et surtout une clarté admirable dans leur exposition : car il était encore grand professeur alors qu’il aurait pu se contenter du rôle plus élevé que ses découvertes lui donnaient. Enfin, malgré tout ce que l’on a pu reprendre dans ses écrits, les vérités importantes qu’il a fait connaître sont encore tellement nombreuses, que nous sommes obligés, pour en rendre compte, d’y établir un certain ordre, et de les distribuer selon qu’elles se rapportent, ou aux principes généraux de la chimie, ou à l’un des règnes de la nature en particulier.

Je sens que l'exposé de cette multitude de travaux de détails ne peut intéresser autant que des événements variés, ou que ces découvertes d’une influence universelle et qui se laissent exprimer en peu de mots ; mais je sens aussi ce que je dois à ma place et au corps devant lequel je parle. L'histoire des sciences est notre fonction principale ; et notre premier devoir est précisément d’y consigner ces recherches nécessaires pour remplir les lacunes du système de nos connaissances, mais qui ne se recommandent par rien de frappant à l’attention du vulgaire.

La principale expérience de M. de Fourcroy, pour la chimie générale, est celle de la combustion de l’air inflammable, nomme gaz hydrogène par les nouveaux chimistes. Cavendish et M. Monge avaient découvert que cette combustion produit de l'eau, et l’on en avait conclu que l’eau est composée d’hydrogène et d’oxygène ; mais l’eau que l’on obtenait, était toujours plus ou moins mélangée d’acide nitreux, ce qui fournissait aux