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Paris s’instruire sous lui, les princes entretenaient des jeunes gens pour le suivre, qui chaque année, comme des essaims de missionnaires, couraient répandre dans toute l’Europe, au Brésil, au Mexique, aux États-Unis, cette doctrine dont un maître si éloquent avait pénétré leur esprit et leur imagination.

Il a fallu élargir deux fois le grand amphithéâtre du Jardin des Plantes, parce que cette salle immense ne pouvait contenir la foule de ceux qui venaient entendre M. de Fourcroy.

Quelqu’un à cru le tourner en ridicule en l’appelant l'apôtre de la nouvelle chimie ; c'était à ses yeux le plus beau titre de gloire : il y a eu des temps où il faisait, pour le mieux mériter, trois ou quatre leçons par jour, et dans les intervalles il s’occupait à mettre ses leçons par écrit, pour les répandre au-delà de son amphithéâtre.

Les six éditions qu’il a données de son Cours en vingt ans, conservent toutes un égal intérêt comme monuments successifs des incroyables progrès qu'une science a pu faire dans un si court espace : la première, qui date de 1781, n’a que deux volumes sans être trop concise, et la sixième, de 1801, en a dix sans contenir rien de trop.

Sa philosophie chimique joint à ce même intérêt historique le mérite d’une précision et d’une clarté qui en ont fait le livre élémentaire de presque toute l’Europe. L’on on a donné en peu d’aunées (1792, 1796, 1806.) trois éditions françaises, et huit ou dix traductions. Elle vient d’être imprimée en grec mo -