qu’il obtint, lui fournit les moyens d’acheter le cabinet de son maître après sa mort, et si la Faculté ne lui permit pas de succéder à la place de Bucquet, elle ne put l'empêcher de succéder promptement à sa réputation.
Le Jardin du Roi n’était pas astreint, dans le choix de ses professeurs, aux règles établies dans l’Université, et M. de Buffon, qui en était l'intendant, savait se prévaloir d’un tel privilège. Macquer, qui y remplissait la chaire de chimie, étant venu à mourir en 1784, la voix publique se prononça tellement pour Fourcroy, que M. de Buffon reçut plus de cent lettres en sa faveur toutes écrites par des personnages considérables dans le monde ou dans les sciences.
M. de Buffon hésitait cependant, car Fourcroy avait pour rival un grand chimiste, protégé par un grand prince : mais les recommandations les plus nombreuses l'emportèrent, et l’homme de génie, M. le comte Berthollet, à qui un talent séduisait fut alors préféré, s’est applaudi depuis d’avoir, en perdant une place, gagné un si heureux propagateur de ses découvertes.
Pendant plus de vingt-cinq ans l'amphithéâtre du Jardin des Plantes a été pour M. de Fourcroy le principal foyer de sa gloire.
Les grands établissements scientifiques de cette capitale, où des maîtres célèbres exposent à un public nombreux et digne d’être leur juge les doctrines les plus profondes de nos sciences modernes, rappellent à notre souvenir ce que l’antiquité eut de plus