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d'une voix unanime, ce qui l'empêcha dans la suite d’enseigner aux Écoles de médecine, et donna à cette compagnie le triste agrément de ne point avoir dans ses registres le nom de l’un des plus grands professeurs de l’Europe.

En vérité il semble que l’on peut pardonner à un homme d’un caractère irritable, qui avait passé toute sa jeunesse dans le malheur, et qui, après l’avoir vaincu à force de courage, pouvait y être subitement replongé par de si misérables motifs ; on peut lui pardonner, dis-je, d’avoir conservé des impressions vives contre des institutions dont l’abus avait pensé lui être si funeste.

Cependant les plus grands obstacles étaient surmontés ; M. de Fourcroy une fois admis à exercer la médecine, son sort ne dépendait plus que de sa réputation : il s’occupa de la faire, et, comme il avait besoin d’aller vite, il choisit la voie des travaux scientifiques, qui donnent d’ordinaire aux médecins une renommée plus prompte et moins dépendante des caprices de l'opinion.

Ses premiers écrits montrèrent qu'il ne tenait qu'à lui de choisir la branche de la physique où il voudrait se distinguer. Ils furent presque également remarquables en chimie, en anatomie, et en histoire naturelle. On reconnaît un digne élève de Geoffroy dans son Abrégé de l'histoire des insectes, et un homme formé à l'école de Viq-d’Azyr dans sa Description des bourses muqueuses des tendons. L’Académie des sciences lui en rendit témoignage, car ce fut comme anatomiste qu’elle