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corps capable de se mettre dans un certain équilibre d'humidité avec l'air environnant, et d'indiquer l'humidité qu'il a prise par des changements plus ou moins apparents ou de poids ou de dimensions ; et comme les fibres des corps organisés ont éminemment la propriété de s'allonger par l'humidité et de se raccourcir par la sécheresse, ce sont elles surtout que l'on emploie pour faire des hygromètres, ou plutôt des hygroscopes : car, ainsi que nous venons de le voir, elles ne donnent pas une mesure exacte, mais seulement une indication plus ou moins approchée.

On sent toutefois qu'il doit y avoir entre les diverses fibres de grandes différences de sensibilité et d'exactitude, et c'était à reconnaître la meilleure et les moyens de mieux l'employer qu'étaient consacrées les expériences de de Saussure. Mais, pour arriver à ce but, il fallait aussi examiner toutes les combinaisons possibles de l'eau et de l'air, l'influence qu'elles éprouvent de la part de la chaleur et de la pression ; produire par des moyens artificiels le maximun d'humidité et le maximum de sécheresse ; déterminer l'influence que l'humidité exerce à son tour sur la dilatation de l'air et sur la manifestation de la chaleur.

De ces expériences on vit donc sortir une science presque nouvelle, et la météorologie commença à entrevoir des principes raisonnables.

De Saussure avait choisi le cheveu comme la plus sensible et la plus régulière des substances hygroscopiques. On lui a contesté ce résultat : mais, ce qui