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leur température, la quantité et l'espèce des matières qu'elles charrient : il lui fallut employer et même inventer des instruments d'une délicatesse proportionnée à la justesse des mesures qu'il voulait obtenir.

Mais ces eaux courantes sont les produits des pluies et de la fonte des glaciers, qui eux-mêmes se renouvellent sans cesse par les neiges que les nuages déposent dans ces hautes régions. Il était donc nécessaire de reconnaître la quantité de ces diverses sources, de remonter même à la cause de la pluie, le principal et le plus difficile à concevoir de tous les météores ; et comme son origine la plus naturelle à imaginer est dans les vapeurs de l'atmosphère, il fallait encore chercher tons les moyens d'apprécier la quantité et la nature de ces vapeurs dans toutes les circonstances.

C'est par cette succession d'idées, jointe à ce désir de précision qui le distingua toujours, que de Saussure fut conduit à perfectionner le thermomètre, pour mesurer la température de l'eau à toutes les profondeurs ; l'hygromètre, pour indiquer l'abondance plus ou moins grande des vapeurs aqueuses ; l'eudiomètre, pour déterminer la pureté de l'air, et savoir s'il n'y a point autre chose que les vapeurs dans les causes de la pluie ; l'électromètre, pour connaître l'état de l'électricité, qui influe si puissamment sur les météores aqueux ; l'anémomètre, pour donner à la fois la direction, la vitesse et la force des courants d'air ; qu'il inventa, enfin, le cyanomètre et le diaphanomètre, pour comparer les degrés de transparence de l'air aux différentes hauteurs. Nous n'avons pas besoin de dire