avaient décrit des minéraux ; ils avaient commencé à recueillir des pétrifications ; mais les pétrifications ne leur paraissaient que des jeux de la nature, ou des restes du déluge ; et, si l'on excepte les filons métalliques, ils étaient loin de se douter qu'il y eut quelque constance dans l'arrangement des substances minérales. Descartes, sans s'inquiéter de ce que les naturalistes observaient, avait formé son globe en encroûtant un soleil : Burnet, Whiston, Woodwardt, les uns en brisant cette croûte, les autres en mettant une comète en jeu, avaient cherché à expliquer le déluge et à en déduire l'état actuel du globe ; Leibnitz, le premier, avait essayé de distinguer sur la terre des parties élevées par le feu, et d'autres déposées par les eaux : Bourguet, jugeant des hautes vallées par celles des pays de plaine, les avait toutes fait creuser par des courants ; Buffon, enfin, combinant les idées de Whiston, de Leibnitz et de Bourguel, faisait arracher du soleil par une comète la matière fondue dont il formait la terre et les autres planètes, donnait au globe des milliers de siècles pour se refroidir, d'autres milliers pour y laisser retomber les eaux et naître la vie ; d'autres, enfin, pour y accumuler les montagnes et y creuser les vallées. Dans ses premiers volumes il confondait encore les divers ordres des montagnes, et paraissait croire toutes leurs couches horizontales.
À peine les Pallas, les Deluc et les minéralogistes allemands et suédois avaient-ils commencé à faire des observations suivies sur la structure de la terre, et à tirer quelques résultats généraux de ce qu'ils avaient vu :