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des éléments environnants, si bien calculée pin la nature que, dans une multitude de circonstances, il semble que la plante agisse pour sa conservation avec sensibilité et discernement.

Ainsi il vit 'les racines se détourner, se pI'olonger pour chercher la meilleure nourriture; les feuilles se tordre quand on leur présentait l'humidilé dans un sens différent du sens ordinaire; les branches se redresser ou se fléchir de di verses faço~s pour trom'er l'air plus abondant ou plus pur; toutes les parties de la plante se porter vers la lumière, quelque étroites que fussent les ouvertures par où elle péliétrait. Il semblait que le végétal luttât de sagacité et d}adresse avec l'observateur" et chaque fois que celui-ci présentait un nouvel appât ou un nouvel obstacle, il voyait la plante se recourber d'une autre manière et toujours prendre la position la plus convenable à son bien-être.

En prenant les feuilles pour l'ohjet principal de Ses recherches, Bonnet examinait encore les fonctions dès autres parties du végétal. Il J]1ontrait qu'il n'y a point dans les plantes de circulation proprement dite; il donnait des idées de la structure intime du végetal, il prouvait que l'eau pure et l'air atmosphérique suffisent pour nourrir les plantes: résultat qui aurait pu faire entrevoir dès lors les grandes découvertes de la chimie moderne sur la composition de l'eau d de l'acide carbonique, s'il n'eût fallu encore bien d'autres phénomènes pour faire sentir le besoin d,e cette solution et pour la donner.