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devoirs et à travailler à ses ouvrages, il la mettait aussi à poursuivre les moindres désirs, et, qui pis est, à s'exagérer les moindres contrariétés ; et il était complètement du nombre de ceux qui prouvent que la science qu'en professe ne change point le caractère.

Traité d'abord comme phthisique, on reconnut ensuite que sa principale maladie était un engorgement de la rate. Envoyé aux eaux de Vichy, il éprouvait un mieux sensible, quand les fièvres d'automne se déclarèrent en ce lieu ; il en fut attaqué des premiers, et revint ici à la hâte ; mais il arriva mourant. Il nous fut enlevé au bout de quelques jours, le 13 août 1808.

M. Ventenat s'était marié pendant la révolution : il nous appartient moins qu'à personne de dire s'il fit bien ou mal ; mais ce que nous pouvons affirmer, c'est qu'il a été le modèle des maris et des pères, comme sa respectable épouse a été et est encore celui de toutes les vertus de son sexe. Il laisse un fils qui commence ses études, et une fille qui vient d'être admise dans la maison d'Écouen.

Sa place à l'Institut a été donnée à M. de Mirbel, que ses ingénieux travaux sur l'anatomie végétale ont fait connaître depuis longtemps de l'Europe savante, et que la classe avait nommé son correspondant lorsqu'il résidait à la cour du roi de Hollande.