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utiles. D'ailleurs, si les propriétaires ; ne lisent pas, d'autres peuvent aller lire chez eux, et sans eux le livre n'aurait peut-être pas existé du tout. Ne leur refusons donc point une part dans notre reconnaissance.

Le premier des ouvrages de M. Ventenat dans ce genre magnifique, sa Description du jardin de Cels[1], est encore un monument honorable à la fois pour plusieurs de nos confrères : le cultivateur laborieux qui soigna tous ces végétaux rares, les voyageurs courageux qui les lui procurèrent, et le ministre éclairé qui protégea l'entreprise, méritent d'en partager la gloire avec l'auteur. Ils ont tous trouvé leur récompense dans des genres de plantes que M. Ventenat a consacrés sous leurs noms ; et qui, d'après les lois reçues parmi les botanistes, porteront ces noms dans tous les lieux et dans tous les pays où la science aimable des végétaux sera cultivée.

Ce fut la réputation de ce premier ouvrage qui procura à M. Ventenat l'honneur d'être choisi pour travailler à un autre infiniment plus superbe. Une personne élevée au rang le plus auguste, qui remplit ses loisirs par tout ce que la connaissance de la nature offre de plus intéressant, désirant faire tourner à l'utilité générale les belles collections qu'elle a rassemblées, et voulant en même temps imprimer à l'ouvrage qui en contiendrait les descriptions une magnificence digne de la splendeur du trône sur lequel elle est assise, n'a cru

  1. Description des plantes, nouvelles et peu connues, cultivées dans le jardin de J. M. Cels ; Paris, an 8, in fol. Et Choix de plantes dont la plupart sont cultivées dans le jardin de Cels ; Paris, 1803, in-folio.