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Cependant il faut dire de la botanique, redevenue la passion favorite de M. Broussonnet, entrait aussi pour beaucoup dans ce désir d'éloignement. Pendant tout le temps qu'il a résidé à Tanger, à Salé, à Mogador, à Maroc et à Ténériffe, il a employé ses instants de loisir à en étudier les plantes, et les observations intéressantes qu'il nous envoyait fréquemment étaient bien faites pour que nous lui pardonnassions son absence.

Mais quelque importance que pussent avoir ses recherches, elles étaient toujours trop particulières : la place d'un homme tel que M. Broussonnet était dans une de nos chaires, où son esprit, son activité pussent étendre le domaine général de la science, autant que son éloquence en répandrait le goût ; et l'histoire naturelle, aussi bien que l'école de Montpellier, durent rendre grâce à celui qui le leur ramenait tout à fait.

Pendant le peu de temps qu'il a été professeur à Montpellier, M. Broussonnet, aidé de la protection de M. Chaptal, était parvenu à faire du jardin public de cette école l'admiration des botanistes, par l'ordre qu'il y avait mis et le grand nombre de plantes qu'il y avait l'assemblées ; ses leçons attiraient un grand concours d'étudiants ; il avait repris ses anciens travaux sur le règne animal : en un mot, il espérait réparer ces quinze années qu'une seule erreur dans sa direction avait presque rendues inutiles à la science et à sa gloire, lorsqu'il fut enlevé à l'une et l'antre, encore dans la force de l'âge.