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le tissu de ces dernières, et qui donnent à leur couronne cette inégalité nécessaire pour la trituration ; les variétés infinies de nombre, de figure et de position, des dents des quadrupèdes ; le résultat piquant, que l'homme est par ses dents frugivore aux trois cinquièmes, et carnivore pour le reste : tous ces faits, aujourd'hui vulgaires, ne manquaient alors ni de nouveauté ni d'intérêt.

Les expériences de Spallanzani et de Bonnet sur la force de reproduction des salamandres aquatiques, occupaient vivement les physiciens. M. Broussonnet les répéta sur les poissons, et trouva qu'ils reproduisent aussi toutes les parties de leurs nageoires, pourvu que les osselets n'en aient pas été arrachés jusqu'à la racine[1].

Tous ces travaux, si l'on en excepte la description du voilier, sont antérieurs à sa nomination, et ce sont aussi les seuls qu'il ait publiés sur l'histoire naturelle proprement dite[2].

L'on s'étonnera sans doute qu'il ait quitté si tôt une carrière où il était entré d'une manière si remarquable, et où l'on était en droit d'attendre de si beaux résultats de son esprit et de son activité : c'est que, l'année même où l'Académie le reçut, il fut aussi chargé des fonctions de secrétaire de la Société d'agriculture, et

  1. Lu le 28 mai 1785 : imprimé dans les Mémoires de l'Académie des sciences, volume de 1786, p. 684, et dans le Journal de physique, année 1789, t. XXXV, p. 62.
  2. J'ai tiré toutes mes dates des registres, et non pas des notes imprimés en marge des mémoires, qui sont presque toutes fautives.