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mière ; il y présenta une explication ingénieuse, quoique peut-être un peu hasardée, de la contraction des feuilles de la dionée et du rossolis, supposant que la piqûre d'un insecte donne issue à quelque fluide qui tenait ces feuilles étendues.

C'était déjà s'élever fort au-dessus des simples descriptions d'espèces qui remplissaient ses premiers écrits : bientôt il s'éleva davantage encore, et son Mémoire sur la respiration des poissons appartient entièrement à l'histoire naturelle philosophique[1]. Il y montre comment la respiration diminue d'intensité et le sang de chaleur, des oiseaux aux quadrupèdes, et de ceux-ci aux reptiles : il y compare la grandeur du cœur et la quantité du sang des divers poissons ; il y explique pourquoi ceux qui ont de petites ouvertures branchiales peuvent vivre hors de l'eau plus longtemps que les autres ; il y donne des expériences sur les divers degrés de chaleur que les poissons peuvent supporter, et sur les substances qui les font périr quand on les mêle à l'eau dans laquelle ils vivent. Il est bon de remarquer cependant que la plupart de ces idées et de ces faits sont déjà contenus dans sa thèse doctorale.

Son Mémoire sur les dents[2] est absolument du même ordre. Les différences des dents des carnassiers et de celles des herbivores ; les lames d'émail qui pénètrent

  1. Lu au mois de juillet 1785 : imprimé dans les Mémoires de l'Académie des sciences, volume de 1785, p. 174, et dans le Journal de physique, année 1787, n° XXXI, p. 289.
  2. Lu les 16 février et 28 mai 1785 ; imprimé en 1789 dans les Mémoires de l'Académie des sciences, volume de 1787, p. 550.