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ce poisson dans lequel Adanson avait découvert que la faculté engourdissante est due à l'électricité, et que les Arabes ont désigné depuis longtemps avec la torpille par le nom commun de rhaasch ou tonnerre, comme s'ils avaient connu l'analogie de ce singulier phénomène animal et de ce terrible météore.

Il décrivit ensuite les vaisseaux spermatiques des poissons[1] ; et fit voir qu'il y des écailles dans plusieurs animaux de cette classe que l'on regarde communément comme en étant dépourvus[2].

Mais celui de tous ses mémoires qui dut frapper le plus les savants qui n'étaient pas naturalistes de profession, fut sa Comparaison des mouvements des plantes avec ceux des animaux[3].

Il y donna la première description complète du végétal auquel on serait le plus tenté d'attribuer quelque chose de volontaire dans ses oscillations, l’hedysdrum gyrans, ou cette espèce de sainfoin du Bengale, dont les folioles latérales s'élèvent et s'abaissent jour et nuit sans aucune provocation extérieure. Il y fit un tableàu intéressant des directions déterminées que prennent les parties des plantes malgré les ohstacles, de la marche des racines pour trouver l'humidité, des inflexions des feuilles pour chercher la lu -

  1. Lu le 13 août 1785 : imprimé dans les Mémoires de l'Académie des sciences, volume de 1785, p. 170.
  2. Lu le 28 mai 1785 : imprimé dans le Journal de physique, année 1787, tome XXXI, p. 12.
  3. Lu le 19 janvier 1785 : imprimé dans les Mémoires de l'Académie des sciences, vol. de 1785.