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tant sujet. Aussi l'a-t-on réimprimée dans plusieurs recueils de thèses choisies[1].

Ce fut pour solliciter ses provisions qu'il vint pour la première fois à Paris ; mais le ministre, le jugeant apparemment sur son âge, ou détourné par quelques insinuations étrangères, en retarda l'expédition, et M. Broussonnet, prenant dans la capitale de nouvelles idées, et sentant qu'il pouvait s'y faire un autre avenir que celui que Montpellier lui offrait, pria son père de ne point insister.

La sagacité qui distinguait son esprit, lui fit apercevoir, dès les premiers moments, à la manière dont on étudiait alors l'histoire naturelle à paris, qu'il lui serait facile d'attirer promptement les regards par le tour neuf et brillant qu'il pourrait donner à cette science. En effet, quoique l'éloquence de Buffon eût généralement inspiré le goût de l'étude de la nature, elle avait en même temps détourné la plupart de ceux qui s'y livraient des méthodes les plus propres à les y guider : les zoologistes, les minéralogistes n'étaient point encore familiarisés avec la nomenclature commode et la synonymie rigoureuse de Linnæus. Il semblait que ce grand homme n'eût écrit que pour les botanistes ; et ceux-ci, devenus tous ses disciples, paraissaient faire une classe à part dont l'exemple n'avait encore qu'une faible influence sur l'étude des autres règnes. M. Broussonnet, nourri par le respectable M. Gouan dans la plus pure doctrine linnéenne, résolut

  1. Ludwig, Dellectus opuscul. ad hist. nat. spect. ; Lips., 1796, t. I, p. 118.