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Il découvrit le premier les moyens de tirer une bonne fécule bleue de l'indigo du Sénégal.

Dans un mémoire adressé au ministère, il montrait que cette colonie serait très-favorable à tous les produits de nos îles et même à ceux des Grandes-Indes, et qu'il serait aisé de les y faire cultiver par des nègres libres : idée heureuse, seule capable de faire cesser un commerce honteux pour l'humanité.

Une société d'Anglais et de Suédois, animés par un sentiment religieux, en avait fait, il y a quelques années, un essai qui promettait d'être heureux ; on nous assure même que cet établissement se soutient encore, quoique des corsaires en aient détruit une partie.

S'il arrivait un jour que les suites des dernières révolutions et l'état actuel des îles à sucre décidassent enfin les gouvernements européens à proscrire un système à la fois si cruel pour les esclaves et si dangereux pour les maîtres, il serait juste de se souvenir que M. Adanson a, l'un des premiers, fait connaître les 'moyens d'y suppléer sans rien perdre de nos jouissances.

Quoique le ministère de France et la compagnie d'Afrique n'eussent point fait d'attention à ce mémoire, M. Adanson refusa, par patriotisme, de le communiquer aux Anglais, qui lui en avaient offert des récompenses considérables.

Ces divers morceaux, tous remplis d'intérêt, auraient pu être suivis de beaucoup d'autres, si M. Adanson l'eût voulu. Ses voyages, son cabinet, et ses ob -