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l'Académie des sciences et de la société royale de Londres à M. Adanson, alors seulement âgé de trente ans, nos parce qu'il était allé chercher quelques coquilles sur la côte d'Afrique, mais parce qu'il s'annonçait comme un homme de génie, plein de vues neuves d'activité, et capable d'honorer encore ces illustres compagnies par un grand nombre de travaux semblables.

L'ouvrage méritait, en effet, d'exciter ces espérances et d'obtenir ces marques d'estime, surtout par l'attention que son auteur avait donnée aux animaux des coquilles, presque entièrement négligés avant lui, et dont quelques-uns même n'ont pas été décrits depuis. Sa distribution méthodique, appuyée sur une vingtaine de ces systèmes partiels dont nous venons de donner une idée, était bien supérieure à toutes celles de ses prédécesseurs. Néanmoins, il lui resta encore quelques défauts ; par la raison que nous venons aussi d'exposer : c'est que, faute de dissections anatomiques, il n'avait pu connaître les organes intérieurs, et surtout le cœur. Cette omission le fit même errer dans la circonscription générale de la classe, où il ne comprit point les mollusques sans coquille.

Son projet était d'abord de traiter ainsi en huit volumes toute l'histoire du Sénégal, et elle est, en effet, déjà fort avancée dans ses manuscrits ; mais jugeant que l'utilité de sa méthode serait mieux sentie dans une application plus générale, il cessa bientôt de publier ce premier travail, pour se livrer entièrement à celui des familles des plantes, qu'il fit imprimer en 1763. Il y trouva aussi l'avantage d'opérer sur des êtres plus