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ÉLOGE HISTORIQUES

DE ADANSON,

LU LE 5 JANVIER 1807.

Lorsque nous paraissons à cette tribune, c'est presque toujours pour y présenter le tableau d'une vie à la fois heureuse et utile ; ceux que nous y louons ont réuni le double avantage d'éclairer leurs semblables et de s'en faire aimer ; la reconnaissance publique elle-même nous dicte hautement leur éloge, et la certitude de n'avoir à exprimer que le sentiment universel des amis des lumières, nous soutient contre la défiance où nous sommes de nos forces.

Mais il nous arrive aussi quelquefois d'avoir à rappeler l'attention sur un homme de mérite trop négligé pendant sa vie, et de réclamer en faveur, de sa mémoire contre l'indifférence de ses contemporains.

Un motif non moins puissant nous anime alors. Nos fonctions, devenues plus pénibles, ne nous en paraissent que plus honorables et plus touchantes ; elles prennent en quelque sort à nos yeux le caractère auguste d'une magistrature publique, et nous les exerçons avec toute la chaleur qu'inspire un devoir sacré.