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C'est dans son jardin qu'ont été dessinées et décrits plusieurs des espèces nouvelles, publiées dans les Stirpes novoe de l'Héritier, dans les Plantes grasses et les Astragales de M. de Candolle, et dans les Liliacées de M. Redouté, l'ouvrage le plus magnifique dont la botanique ait été jusqu'à présent redevable à la peinture.

C'est aussi de là que viennent originairement quelques-unes des plantes que M. Ventenat a fait connaître dans sa superbe description du jardin de la Malmaison.

Mais l'ouvrage auquel le jardin de M. Cels devra plus particulièrement la durée de sa réputation, c'est celui que M. Ventenat vient de lui consacrer sous le titre de Jardin de Cels.

Les botanistes ont publié depuis longtemps des descriptions des jardins publics, et de ceux des princes ou des hommes riches qui ont mis une partie de leur gloire à encourager la science aimable des végétaux.

Ici, c'est un ami qui fait connaître l'œuvre de son ami ; tous les deux sont de simples particuliers ; le jardin et le livre sont des produits d'entreprises privées, et néanmoins la richesse des matériaux fournis par le jardin et la beauté de l'exécution du livre surpassent une grande partie de ce qu'on voit dans les entreprises antérieures, quoique favorisées par l'opulence ou par le pouvoir.

Il faut citer sans cesse ces exemples, qui montrent ce que peuvent encore pour les sciences les hommes réduits à leur courage ou à la force de leur volonté.