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trouvé dans les papiers de Priestley les preuves d'une grande conspiration.

Cette calomnie se réfuta suffisamment par le séjour public de deux années qu'il fit encore près de Londres, dans le collège dissident d'Hackney[1], où il enseigna la chimie et où il remplaça comme ministre le célèbre docteur Price. On avait tout le temps de le traduire en justice, et l'on n'avait pas assez de bienveillance pour y manquer, s'il eût existé la moindre preuve contre lui.

On se borna à le peindre des plus affreuses couleurs dans les écrits périodiques et dans les brochures politiques. Il y a peu d'exemples d'un tel débordement de haine, et cet acharnement à noircir un homme qui faisait tant d'honneur à l'Angleterre serait inexplicable, si nous n'avions pas eu depuis quinze années tant d'exemples du pouvoir de l'esprit de parti pour empoisonner toutes les opinions, et si quinze siècles ne nous avaient pas appris à quelle fureur peuvent se porter les accusations dont le prétexte est sacré[2].

  1. Il y publia : Titres de leçons d'un cours de philosophie expérimentale, comprenant particulièrement la chimie ; 1794, in-8º.
  2. On peut voir, sur les affaires de Birmingham, et sur la conduite et les sentiments de Priestley pendant la révolution, les ouvrages dont voici les titres :
    Lettres familières adressées aux habitants de Birmingham, pour réfuter diverses accusations avancées contre les dissidents; 5 parties ; 1790, in-8º.
    Lettres à Edmund Burke, occasionnées par ses réflexions sur la révolution de France ; 1791. in-8º.
    Lettre aux habitants de Birmingham ; Défense du dîner de la révolution ; par M. Weis. Récit des faits relatifs à ce diner, avec les toasis ; par M. Russel; 1791, in-8º.
    Appel au public, touchant les émeutes de Birmingham ; 2 parties ; 1791 et 1793.