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tait lui qui avait la feuille des bénéfices d'Angleterre.

Mais l'aversion qu'il inspirait ne se borna pas à ces moyens permis, et il ne paraît que trop vrai que les écrits et les prédications fanatiques de quelques ministres épiscopaux ont puissamment contribué aux vexations dont il fut la victime.

C'était l'époque où les premiers commencements de la révolution française avaient divisé non-seulement la France, mais tous les États, toutes les villes, pour ainsi dire toutes les familles de l'Europe.

On ne combattait encore qu'en France ; mais on disputait déjà partout ; et, chose singulière, c'était dans les pays les plus libres qu'on montrait le plus d'ardeur à faire une révolution. Il fut un moment où les partisans du gouvernement britannique ne virent de ressource que dans les moyens qui servaient si bien alors les ennemis du gouvernement de France : des émeutes assaillirent les révolutionnaires ou ceux qu'on accusait de l'être.

L'une des plus terribles fut celle de Birmingham, du 14 juillet 1791. Quelques personnes de différentes sectes, parmi lesquelles il y avait aussi des épiscopaux, célébraient un banquet en l'honneur de notre révolution. On répandit que Priestley était le promoteur de cette fête ; on fabriqua de faux billets d'invitation, en termes très-séditieux, qu'on lui attribua. On assura que des santés absurdes ou criminelles avaient été portées tandis que l'assemblée en avait prononcé d'entièrement contraires.

Enfin la populace, échauffée, s'assemble de toutes