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une modération rare dans les termes, à une loyauté non moins rare dans les sentiments. Il ne demande rien pour les dissidents protestants qu'il ne demande également pour les catholiques, et même avec plus de force, parce qu'ils souffrent davantage. Aucun catholique n'a peint plus vivement que lui l'oppression sous laquelle gémissent les trois cinquièmes du peuple irlandais[1].

J'ignore si les catholiques ont su beaucoup de gré à un unitaire des efforts qu'il a faits pour eux ; mais ce qu'il est aisé de concevoir, c'est que cette extension de sa bienveillance n'était pas propre à le raccommoder avec les anglicans. Aussi la haine de la haute église s'était-elle presque entièrement concentrée sur sa personne : tous ceux qui écrivaient contre lui étaient sûrs de riches récompenses ; plusieurs même eurent des évêchés, ce qui lui faisait dire, en plaisantant, que c'é -

  1. Ses principaux ouvrages sur la législation anglaise, concernant les diverses sectes, sont :
    Vues sur les principes et la conduite des dissidents protestants, relativement à la constitution ecclésiastique et civile de l'Angleterre ; 1769.
    Adresse d'un dissident protestant, au sujet de la discipline de l'Église ; 1776.
    Lettre à M. Pitt, concernant la tolérance et l'établissement de l'Église ; 1786.
    La conduite à observer par les dissidents pour obtenir le rappel de l'acte de cirporation et de celui du test ; 1789.
    Il y a aussi de lui quelques écrits sur des sujets politiques plus généraux, comme :
    Sur les premiers principes du Gouvernement, et la nature de la liberté politique, civile et religieuse ; 1768, in-8º.
    Observations sur l'importance de la révolution américaine, et sur les moyens de la rendre profitable au monde ; 1788, in-8º.
    Sermons sur le commerce des esclaves ; 1788, in-8º.