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ce grand événement devait avoir pour symptômes la destruction du pouvoir papal, de l'empire turc et des royaumes d'Europe. La monarchie française, disait-il, qui semblait si solide, vient de tomber ; les autres suivront bien vite : le pape est détrôné et exilé ; le Turc ne subsiste que par la pitié de ses voisins. Il a pu voir lui-même une partie de ces symptômes apparents s'évanouir.

Je vous aurais dissimulé, Messieurs, des détails aussi extraordinaires, si nos éloges n'étaient pas historiques, et ne devaient pas dire le pour et le contre, comme l'a expressément prescrit le premier et le plus illustre de nos prédécesseurs.

D'ailleurs n'y a-t-il pas aussi quelque utilité à voir par le fait jusqu'où les meilleurs esprits peuvent se laisser entraîner, lorsqu'ils sortent des limites que la Providence a tracées à notre entendement ? Les égarements d'un si beau génie sont un meilleur préservatif que ses malheurs réels ; car quel est l'homme généreux qui ne voudrait pas souffrir des malheurs plus grands encore, s'il était sûr d'annoncer la vérité et d'amener le bien ?

Ce ne fut pas précisément la théologie de Priestley qui lui attira les siens (en Angleterre chacun dogmatise à son gré), mais ce fut une politique qui tenait de trop près à cette théologie ; j'entends une politique de dissidents, ce qui veut presque toujours dire une politique d'opposition.

On a cru en France les protestant républicains par religion, ils ne l'étaient que par l'oppression. En Irlande,