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bitre ; nécessité absolue dans nos déterminations. Pour quoi donc, lui dit-on, des peines et des récompenses ? C'est précisément pour que nous ayons cette cause déterminante de plus en faveur de la vertu. Ainsi l'on juge bien qu'il ne croyait pas à l'éternité des peines[1].

Il faut dire que plusieurs de ces dogmes sont ceux des premiers sociniens, et que Priestley n'a fait que les étayer d'arguments nouveaux.

Je n'ai pas besoin, sans doute, de me prononcer ici sur des questions si éloignées des études qui nous rassemblent, et d'ailleurs si souvent débattues ; c'est bien assez d'avoir été contraint de les rappeler. Mais il est de mon sujet de dire que Priestley ne les soutint que trop habilement : ses adversaires eux-mêmes lui reconaissent une érudition vaste et un art spécieux à combiner et à diriger ses moyens ; ils parlent unanimement de lui comme de l'un des plus forts controversistes de ces derniers temps, et comme de l'un des ennemis les plus dangereux de l'orthodoxie.

On ne redoute plus aujourd'hui ces sortes d'écrivains dans l'Église catholique, où l'autorité seule est

  1. Ses principaux ouvrages de métaphysique, sont :
    Théorie de Hartley sur l'esprit humain ; 1775, in-8º.
    Recherches sur la matière et l'esprit, avec une histoire des doctrines, philosophiques concernant l'origine de l'âme et la nature de la matière ainsi que leur influence sur le christianisme relativement à la préexistence du Christ ; 1777, in-8º.
    La Doctrine de la nécessité philosophique expliquée ; 1777, in-8º.
    Libres discussions sur la doctrine du matérialisme, et de la necessité philosophique, dans une correspondance entre le docteur Priestley et le docteur Price.
    Lettre à J. Bryant, en défense de la nécessité philosophique ; 1780, in-8º.