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bytérienne, que nous appelons calviniste, et dans toute l'âpreté de la prédestination telle que l'enseigna Gomar, il commença à peine à réfléchir qu'il se tourna vers la doctrine plus douce d'Arminius. Mais, à mesure qu'il avançait, il semblait qu'il trouvât toujours trop à croire. Il en vint donc à adopter l'opinion des ariens, qui, après avoir été près d'envahir la chrétienté du temps des successeurs de Constantin, n'a plus aujourd'hui d'asile qu'en Angleterre, mais que les noms de Milton, de Clarke, de Locke, et même, à ce que quelques-uns disent, celui de Newton décorent et dédommagent en quelque sorte, dans ces temps modernes, de son ancienne puissance.

L'arianisme, tout en déclarant le Christ une créature, le croit cependant un être d'une nature supérieure, produit avant le monde, et l'organe du Créateur dans la production des autres êtres : c'est la doctrine revêtue d'une poésie si magnifique dans le Paradis perdu.

Priestley, après l'avoir professée longtemps, l'abandonna encore pour devenir unitaire, ou ce que nous appelons socinien.

Il en est peut-être bien peu parmi ceux qui m'écoutent, qui se soient jamais informés en quoi les deux sectes diffèrent : c'est que les sociniens nient la préexistence du Christ, et ne le regardent que comme un homme, quoiqu'ils révèrent en lui le sauveur du monde, et qu'ils reconnaissent que la Divinité s'est unie à lui pour ce grand ouvrage.

Cette subtile nuance entre deux hérésies occupa pen -